13 Avr Le piano d’Amadeus à Nohant
Lundi 8 avril, le superbe atelier de Maurice Sand, situé au dernier étage de la Maison de l’écrivaine et ouvert exceptionnellement pour l’occasion, accueillait la présentation de la prochaine édition du Nohant Festival Chopin aux journalistes de la presse régionale.
Jean-Luc Meslet, administrateur du Domaine de George Sand, a rappelé les liens qui unissent le Festival et la Maison, notamment la complémentarité entre les deux entités. Chaque année, le Domaine accueille 35 000 visiteurs. Le Festival contribue à donner aux lieux leur part de création et d’émotion. Le public peut ainsi visiter la Maison au son du piano ou assister dans les jardins à un impromptu musical et littéraire ainsi qu’à une balade nocturne. Peu de lieux sont aussi évocateurs et authentiques que cette Maison, a conclu Jean-Luc Meslet.
Yves Henry, le président du Festival, a présenté la saison 2019 qui accueillera, cette année encore, de grands noms du piano qui aiment venir se ressourcer à Nohant dans les pas de Frédéric Chopin ainsi que des jeunes virtuoses venus y parfaire leur expérience professionnelle dans un lieu propice à l’inspiration.
A l’occasion de cette conférence de presse, Yves Henry a annoncé un projet au retentissement artistique d’envergure : le jumelage entre la maison natale de Frédéric Chopin à Zelazowa Wola, en Pologne, et le Domaine de George Sand à Nohant. Un jumelage qui aurait tout son sens tant ces deux endroits se ressemblent, le compositeur ayant certainement retrouvé à Nohant – où il aura composé ce qui est considéré comme la plus belle partie de son œuvre -, l’ambiance sereine et champêtre de sa terre natale. Artur Szklener, directeur de l’Institut National Frédéric Chopin, et Philippe Béléval, Président du Centre des monuments nationaux, travaillent à ce projet.
Autre actualité de la prochaine édition du Festival : les pianos. Yves Henry a rappelé que les concerts du premier week-end seront joués sur un Pleyel 1846 (collection du Festival), de la même facture que ceux de Chopin, par les lauréats de la Première édition du Concours international Chopin de Varsovie sur pianos d’époque, dont Aleksandra Swigut, en résidence à Nohant l’an passé. Lors du Festival, le public pourra aussi découvrir un piano viennois de 1810 (collection privée), celui-là même qui a servi au tournage du film de Milos Forman, Amadeus. Un Pleyel 1839 (collection Fadini), daté de l’année de l’arrivée de Chopin à Nohant – et dont les têtes de marteaux étaient recouvertes à l’époque en poils de lapin -, sera installé dans la Maison de George Sand pour les visites au piano et l’intermède littéraire et musical. Enfin, c’est un magnifique piano moderne de concert Bechstein, dont l’excellence a fait l’unanimité des mélomanes l’an passé, qui sera joué pendant les récitals.
L’intérêt des pianos d’époque se situe dans leur grande sensibilité, a souligné Yves Henry. Peu puissants car destinés à être joués en petit comité, ils autorisaient les nuances les plus subtiles. D’ailleurs Frédéric Chopin composait uniquement à l’aide d’un piano et pour retrouver la couleur parfaite de ses œuvres, seul un piano à la sonorité de cette époque le permet vraiment. C’est entre autres l’objet de l’enseignement qu’Yves Henry délivre lors de ses masterclasses publiques au Théâtre de La Châtre, au cours desquelles les élèves interprètent des œuvres de Chopin sur un piano ancien puis tentent de retrouver les nuances sur un piano moderne.
En conclusion, Sylviane Plantelin, la vice-présidente du Festival, a souligné la qualité du public du Festival dont l’attention et la ferveur permettent une communion unique avec les artistes qui en témoignent, à la fin de chaque concert, avec beaucoup d’émotion et de reconnaissance.
Nohant un lieu magique !